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age of miracles
20 juillet 2006

www.noosfere.com/heberg/Le_ParaDick/

Comment est Donna quand il n'y a personne pour l'observer ?
    La fille douce, super-douce que je connais se transforme-t-elle instantanément ? L'astuce devient-elle sournoiserie ? Serai-je le témoin d'un changement qui fera sauter mes fusibles ? Chez Donna, Luckman, ou aucun de ceux qui me sont chers ? Voire chez un chien ou un chat favori, pendant qu'on est sorti... imagine ton chat en train de vider une taie d'oreiller puis d'y fourrer tous tes objets de valeur : pendule électrique et radio de chevet, rasoir, tout ce que la taie peut contenir ; c'est un tout autre chat qui écume ta maison quand tu n'es pas là ; il te pique tout et va le mettre au clou ; il allume tes joints ou se met à marcher au plafond ; il appelle des gens par l'interurbain histoire de saler ta note de téléphone... et Dieu sait quoi. Un vrai cauchemar, un monde inquiétant de l'autre côté du miroir, l'envers terrifiant d'une ville normale, avec des créatures méconaissables qui rampent dans les coins ; Donna à quatre pattes en train de manger dans la soucoupe des bêtes... tous les trips psychédéliques que tu peux imaginer : les plus sauvages, les plus obscurs, les plus horrifiants.
    Pendant qu'on y est, qui te dit que Bob Arctor ne se lève pas la nuit pour faire ce genre de truc ? Il a des rapports sexuels avec le mur ; les freaks les plus bizarres font leur apparition, toute une bande de types qu'il n'a jamais vus auparavant ; ils ont des têtes qui tournent à 360 degrés, comme les hiboux. Les micros cachés surprendront les moindres détails de leurs complots déments pour faire sauter les toilettes messieurs de la station-service Standard en remplissant la cuvette des W.-C. de plastic — Dieu sait dans quel but conçu par leus cerveaux carbonisés. Et ça recommence peut-être toutes les nuits pendant qu'il croit dormir — et le jour quand il se croit sorti.
    Bob Arctor pourrait bien en apprendre plus long à son propre sujet qu'il n'est prêt à le supporter, et plus qu'il ne le désire à propos de Donna et de son petit blouson de cuir, de Luckman et de ses fringues sophistiauées,et, oui, même de Barris — peut-être que Barris s'endort quand personne n'est là, et qu'il dort jusqu'à ce que quelqu'un soit de retour.

[p. 148 de l'édition Présence du Futur]

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